Les chercheurs avertissent que les émissions de méthane « augmentent plus vite que jamais » | Actualités environnementales


Les plus fortes augmentations des émissions de gaz à effet de serre proviennent de Chine et d’Asie du Sud-Est.

Les concentrations de méthane augmentent à un rythme sans précédent, mettant en péril les objectifs climatiques mondiaux, selon les chercheurs.

Ce puissant gaz à effet de serre, deuxième plus grand contributeur au changement climatique après le dioxyde de carbone, a augmenté de 20 % au cours des deux dernières décennies malgré les efforts mondiaux pour le freiner, selon une étude publiée par le Global Carbon Project.

Au cours des cinq dernières années, les concentrations de méthane ont augmenté plus rapidement que « pendant toute autre période depuis que les relevés ont commencé », selon l’étude. Cette augmentation est principalement due à l’extraction du charbon, à la production et à l’utilisation de pétrole et de gaz, à l’élevage de bovins et de moutons, ainsi qu’à la décomposition des aliments et des déchets organiques.

En 2020, 41,8 millions de tonnes de méthane sont entrées dans l’atmosphère, soit le double de la quantité moyenne ajoutée chaque année dans les années 2010 et plus de six fois la moyenne de la décennie précédente.

« Les émissions anthropiques ont continué d’augmenter dans presque tous les autres pays du monde, à l’exception de l’Europe et de l’Australie, qui affichent une lente tendance à la baisse », a déclaré à l’agence de presse AFP le directeur exécutif du Global Carbon Project, Pep Canadell.

Les plus fortes augmentations proviennent de Chine et d’Asie du Sud-Est et sont principalement liées à l’extraction de charbon, à la production de pétrole et de gaz et aux décharges, ont constaté les chercheurs.

La pollution croissante au méthane compromet les efforts visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius (3,6 F), prévient l’étude.

Cette photo prise le 28 février 2023 montre un agriculteur marchant devant des chaumes de paille en feu dans une rizière à Can Tho. Le riz, principal aliment de base de l'Asie, est responsable d'environ 10 % des émissions mondiales de méthane, un gaz qui, en deux décennies, retient environ 80 fois plus de chaleur que le dioxyde de carbone. (Photo de Nhac NGUYEN / AFP) / À ASSURER "VIETNAM-CLIMAT-METHANE-RIZ,FOCUS' PAR TRAN TRI MINH HA ET ALICE PHILIPSON - A accompagner "VIETNAM-CLIMAT-MÉTHANE-RIZ, FOCUS' par Tran Tri Minh Ha et Alice PhilipsonLe riz, principal aliment de base de l’Asie, est responsable de 10 % des émissions mondiales de méthane [Nhac Hguyen/AFP]
Les engagements mondiaux : « un mirage » ?

La récente augmentation des émissions de ce gaz survient malgré le « Global Methane Pledge », qui a vu 150 pays s’engager à œuvrer pour réduire les niveaux mondiaux d’émissions de méthane de 30 % d’ici 2030.

Les objectifs de cet engagement, qui n’a été signé ni par la Chine, ni par la Russie, ni par l’Inde, « semblent aussi lointains qu’une oasis dans le désert », a déclaré Rob Jackson de l’Université de Stanford, principal auteur de l’étude, parue dans Environmental Research Letters. « Nous espérons tous qu’il ne s’agit pas d’un mirage. »

Bien qu’elle n’ait pas signé l’engagement de 2021, la Chine prévoit d’organiser un sommet conjoint avec les États-Unis sur les gaz à effet de serre autres que le dioxyde de carbone plus tard cette année lors de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, suscitant l’espoir d’une action climatique plus large.



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