L’Espagne adopte un projet de loi accordant l’amnistie aux sécessionnistes catalans | Actualités politiques


L’acte de grâce met un terme aux troubles politiques déclenchés par la campagne sécessionniste, mais pourrait se heurter à d’autres obstacles juridiques.

Le Parlement espagnol a donné son feu vert à un projet de loi accordant l’amnistie à des centaines de sécessionnistes catalans impliqués dans une tentative de séparation bâclée il y a sept ans.

Le projet de loi controversé, adopté jeudi par 177 voix contre 172, verra les tribunaux annuler les dossiers juridiques de centaines de responsables et de militants impliqués dans des crimes liés à la poussée sécessionniste de Catalogne à partir de 2011, ouvrant ainsi la voie au retour du leader en exil du mouvement, Carles Puigdemont.

L’acte de grâce tire un trait sur la pire crise politique que l’Espagne ait connue depuis des décennies, qui a vu les dirigeants indépendantistes catalans, qui avaient remporté les élections régionales de 2015 en Catalogne, organiser un référendum complet en 2017 qui a été déclaré illégal par la Cour constitutionnelle espagnole.

Le projet de loi, combattu par le Parti populaire conservateur (PP) et le parti d’extrême droite Vox, a connu un parcours difficile au Parlement.

Initialement approuvé par la chambre basse en mars, il a fait l’objet d’un veto à la chambre haute, où les partis de droite sont majoritaires, au début du mois. Mais la chambre basse l’a malgré tout fait adopter.

Même s’il a désormais été adopté, il risque de faire l’objet de contestations judiciaires.

Plus tôt cette semaine, un porte-parole du PP a déclaré que le parti ferait tout pour « renverser » la loi, que ce soit par le biais de recours devant la Cour constitutionnelle ou par la « pression sociale » dans la rue.

La loi doit également être appliquée par les tribunaux au cas par cas, chaque juge décidant si l’amnistie s’applique.

Ils ont deux mois pour soulever des questions auprès de la Cour constitutionnelle ou de la justice européenne, ce qui pourrait retarder quelque temps sa mise en œuvre.

‘Le pardon’

“Le pardon est plus fort que le ressentiment”, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez après l’adoption du projet de loi.

Sánchez avait présenté la proposition d’amnistie en échange du soutien au Parlement des partis sécessionnistes catalans, lui permettant de rester Premier ministre après des élections peu concluantes l’année dernière.

La nouvelle loi ouvre la voie au retour de Puigdemont, figure de proue de l’indépendance, leader d’Ensemble pour la Catalogne (JxCat), l’un des partis qui avaient soutenu le gouvernement de coalition de Sanchez.

Puigdemont a mené la campagne de sécession de 2017 avant de fuir le pays et de s’exiler en Belgique, où il réside depuis lors tout en évitant l’extradition. D’autres dirigeants indépendantistes sont également exilés.

Les Espagnols sont divisés sur l’amnistie, le projet de loi ayant provoqué d’importantes protestations au cours des derniers mois.

Dans une enquête réalisée par le journal El Mundo en mars, 62 pour cent des personnes interrogées dans toute l’Espagne ont rejeté l’amnistie, mais dans la seule région de Catalogne, la plupart des électeurs – 48 pour cent – ​​l’ont soutenue.



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